Cérémonie de Ricou

Relancées voici quelques années par Claude Morillon, professeur d’histoire et membre de l’Amopa, les cérémonies d’hommage aux jeunes résistants du Saint-Maixentais se sont tenues, avec un calendrier décalé pour cause de covid, le dimanche 11 octobre 2020.

En début de matinée, s’est déroulée la première d’entre elles au pont de Ricou, là où sont morts les deux normaliens Paul Drévin et Paul Veillon victimes de leur engagement pour la liberté.

Le drame s’est noué en août 1944. Le 16 de ce mois, le normalien René Robin accompagné de Paul Drévin, pose un engin explosif à Ricou, près d’Azay-le-Brûlé, sur la voie ferrée Poitiers-Niort. L’engin ne fonctionne pas. Deux jours après, le 18 août, Drévin, accompagné de Veillon, Michelet et Ricard, retourne à Ricou poser un autre engin à une trentaine de mètres du premier. En attendant le passage annoncé de plusieurs trains, Drévin et Veillon, laissant Michelet et Ricard garder le pont, s’approchent du premier engin pour savoir pourquoi il ne s’est pas déclenché. Et c’est le drame. Atroce, affreux. Un quart d’heure après le départ de leurs deux camarades, Ricard et Michelet entendent une formidable explosion. Deux corps déchiquetés, en lambeaux, gisent de part et d’autre de la voie. L’un, retrouvé le soir même, enroulé dans une couverture, déposé sur un lit de paille, est veillé toute la nuit par ses camarades de combat. L’autre, caché par une haie, n’est retrouvé que le lendemain matin, en morceaux. Images insoutenables, images terribles, qui hantent encore les vivants. Le lendemain, tous deux sont inhumés dans un verger voisin en présence d’Edmond Proust.

C’est à ces héros que Claude Morillon a, une nouvelle fois, rendu hommage dans un discours émouvant en présence de Madame Camara, la nouvelle maire de Saint-Martin de Saint-Maixent et de son adjoint Erick Baudry, par ailleurs animateur infatigable de la marche Edmond Proust qui réunit chaque année des randonneurs soucieux de leur passé et des valeurs que porte la république.

A Cathelogne, c’est le maire de Saint-Georges de Noisné, Ludovic Bire, qui a prononcé le discours en hommage aux hommes du triangle 16 qui avaient fait de cette cache au fond des bois leur PC. Là se retrouvaient notamment leur chef André Dupuis et l’un de ses adjoints Camille Lemberton qui deviendra plus tard maire de Saint-Maixent et portera, dans cette fonction, le souvenir de ses camarades de combat.

À la demande de la présidente Catherine Dambrine, l’Amopa était représentée par Michel Chaumet.