Bernard Verriet de Litardière

Bernard Verriet de Litardière est né à La Tronche, près de Grenoble, le 30 janvier 1932.
Dès l’âge de 1 an il vient en vacances à Mazières en Gâtine, dans la maison de famille de sa grand-mère paternelle. Son grand-père médecin avait été maire de Mazières et conseiller général des Deux-Sèvres.Enfant, il aime observer, dessiner, bricoler et créer.

Sursitaire, il est affecté en Algérie pendant près de 20 mois avant d’être muté au bureau d’études du Musée de l’armée, à Paris.

Démobilisé, il est reçu 1er à l’école des Arts décoratifs de Grenoble, dans la section d’architecture d’intérieur : « Création d’art », ce qui lui permet d’enseigner la perspective et la 3D et d’organiser des expositions pendant 4 ans. Il y créé, en 1959, la section d’esthétique industrielle. En 1961, il est nommé à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux où il animera l’atelier de maquettes.

En 1965, à l’école des Beaux-Arts de Poitiers, il découvre l’univers technique de l’audiovisuel. Il y crée l’« atelier d’initiation à la lumière » au musée Sainte Croix et utilise le premier ordinateur « Goupil ». L’école européenne de l’image existe toujours.l est délégué cantonal du secteur scolaire de Mazières en Gâtine, puis président en 1966 et vice-président départemental en 1967, avant la création du « Conseil d’école » en 1968 et la création des délégués départementaux de l’Education nationale (DDEN) en 1969. Il participe dès lors à de nombreux groupes de liaison. Il initie et accompagne des projets pédagogiques, à vocation culturelle et scientifique nombreux et variés, dans le canton de Mazières, à partir de la robotique, de l’informatique, de la radiophonie ou de la maquette 3D par exemple.

Elu maire de Mazières en 1971, sans vraiment s’y être présenté tant son travail d’enseignant l’accapare, il démissionne au bout de 5 mois tout en restant conseiller municipal en charge des écoles et du collège.

En retraite en 1991, il accepte le rôle d’adjoint au maire.
Il est membre du CDEN des Deux-Sèvres, de 1992 à 2016 et Conseiller technique du secrétaire national de la fédération nationale des DDEN, chargé des questions d’image vidéo et audio. Il couvre de nombreux congrès nationaux en réalisant des fims vidéos diffusés sur Viméo.

Une salle est alors inaugurée à son nom au collège Roger Thabault.
Il présente un tracteur à hydrogène pour la commune et participe activement à l’organisation de la finale nationale de golf de l’UNSS, toujours à Mazières.

En 1981, au « Club des télécoms », il se passionne pour le plan gouvernemental « Informatique pour tous », qui marque le point de départ de l’utilisation des nouvelles technologies en milieu scolaire. Il participe aux travaux de la Maison des sciences et techniques et de l’ENSMA dédiés aux domaines de l’infographie et du calcul haute performance, image 3D et vidéo, ainsi qu’avec le Futuroscope, dès 1979, sur l’image numérique.

A la demande du président Morisset, il réalise des films de présentation de toutes les communes du canton. De même, jusqu’à un âge avancé, il fait des reportages pour la municipalité de Mazières.
Il réalise aussi des génériques de présentation des villes et des régions qui accueillent les congrès des fédérations des DDEN, ainsi que des DVD visibles sur internet et des reportages sur des projets pédagogiques innovants autour de l’art, la communication, la science et ses applications.
Ces dernières années il souhaitait transmettre toutes les collections accumulées par son père (professeur de botanique de renommée mondiale) et organiser une exposition à cette œuvre considérable et à ses recherches en cytologie, en phytogéographie, en floristique et en taxonomie.
Son seul regret aura été de ne pas avoir l’occasion de monter un atelier-vitrail pour faire partager sa grande passion de la magie des couleurs et de l’image transcendée par la lumière.
Son message aux jeunes générations est d’aller sans cesse vers la création et l’innovation pour stimuler l’intelligence et donner le goût du vivre ensemble en faisant évoluer nos rapports humains vers le Bien par le truchement de ce qui est beau et utile.
Humaniste, enthousiaste, passionné, altruiste, affable, créatif, engagé et tourné vers l’avenir en s’appuyant sur le passé, cet homme exceptionnel, que nous aurons eu la chance de côtoyer, n’aura de cesse de travailler sur de nouveaux projets à caractère scientifique, artistique et technique. Il aimait aussi jardiner, cuisiner, photographier, enregistrer des témoignages et lire.
Jusqu’à récemment il voulait s’équiper d’une tondeuse à batterie électrique. Par ailleurs, il venait de restaurer une grande pièce de sa maison pour y installer une Web TV au profit des collégiens de Mazières. A l’Amopa nous l’appelions affectueusement BDL ou encore « Notre jeune stagiaire, qui a de l’avenir ». Il avait toujours un projet d’avance pour notre bulletin, pour des visites d’entreprise ou encore de expositions, comme celle de l’aventure André Citroën dans notre département, qu’il avait imaginée mais qu’il n’aura pas eu le temps, ni la force de réaliser où bien encore cette photographie de nuit, à l’aide d’un drone, de la cimenterie éclairée d’Airvault, au motif que cela ferait une photo superbe en prévision d’une éventuelle assemblée générale dans le collège voisin.

Lorsqu’il ne pouvait plus se déplacer, même avec sa voiture électrique, qui lui convenait tant, il échangeait avec nous en visio. Lorsque nous allions le voir chez lui, son matériel informatique fonctionnait en permanence. Il nous montrait ravi l’état d’avancement de son travail et ses trouvailles autour d’un café où d’un berger blanc dont il ne divulguait malicieusement pas la source. J’étais pour ma part très impressionné par les piles de livres et de revues sur l’informatique dont il me disait, avec un regard chargé d’évidence, qu’il les avait tous lus.Jusqu’à son accueil récent en Ehpad il téléphonait quotidiennement à plusieurs d’entre nous, pour s’assurer de l’évolution des projets qui lui tenaient à cœur, regrettant de ne plus pouvoir se déplacer pour les défendre, ni de pouvoir utiliser ses écrans et ses logiciels de calcul dernier cri.
En Afrique on dit souvent que la mort d’un ancien c’est une bibliothèque qui disparaît. Il en va ainsi pour notre ami Bernard. Pourtant il se promettait de travailler encore pendant 10 ans. La maladie aura eu malheureusement raison de son ambition et de son incroyable énergie.
Nous l’avions proposé au grade ultime de « Commandeur » dans l’Ordre des Palmes académiques. Il le restera dans nos esprits à jamais.
Les associations « Les amis de la gendarmerie », ainsi que la Fédération nationale André Maginot (FNAM), auxquelles il était très attaché, se joignent à notre section départementale de l’AMOPA pour présenter à ses proches de cœur nos très sincères condoléances.


Merci Bernard, pour tout ce que tu nous as apporté. Nous ne t’oublierons pas.

Denis ROUSSEL
Vice-président de l’AMOPA 79
Le 30 mars 2023